L’informatique publique est maintenant totalement délocalisée, sous la forme d’un cloud privé. Tout repose donc sur des datacenters.
Les fonctionnaires disposent à leur poste de travail d’un PC virtuel, auquel ils peuvent accéder de n’importe où.
L’Administration fournit à chaque fonctionnaire administratif un smartphone double sims.
Avec cette architecture, le télétravail, pour les fonctionnaires administratifs, est monnaie courante.
Ils travaillent aujourd’hui en 2025 en moyenne 1 jour sur 2 chez eux ou dans un Tiers Lieu ; le reste du temps, à leur bureau, en open space, ou en Espace Marianne.
Par rapport à l’ancien monde, les conditions de travail des fonctionnaires sont complètement modernisées.
Les datacenters
Un centre de données (ou datacenter) est un lieu regroupant des équipements constituants du système d’informations d’une ou plusieurs entreprises. Il peut être interne et/ou externe à une entreprise, exploité ou non avec le soutien de prestataires.
Dans un datacenter, on voit essentiellement des alignées de serveurs (gros ordinateurs) rangés dans des baies, d’où sortent et rentrent un nombre incalculable de câbles, RJ45 pour la plupart.
Un datacenter est placé sous environnement contrôlé (climatisation) et sécurisé (système anti-incendie, contre le vol et l’intrusion, etc.), avec une alimentation électrique d’urgence et redondante.
Les systèmes d’alimentation électrique de secours ou de climatisation sont souvent impressionnants.
L’Etat ne loue pas, mais possède, pour son usage exclusif, 3 datacenters : Athos, Porthos et Aramis et un 4ème, d’Artagnan.
Ils sont tous les 3 répartis géographiquement sur le territoire national.
D’Artagnan est à la Cité Nationale. Il a permis, lors du grand déménagement vers la Cité Nationale, de regrouper physiquement l’ensemble des systèmes informatiques des entités qui migraient. Maintenant, il n’héberge plus de systèmes de production, qui se trouvent répartis dans les 3 autres datacenters. Le datacenter d’Artagnan est utilisé pour les systèmes de tests et les configurations avant expédition vers les 3 autres sites.
Il n’ y plus aucune salle informatique dans les bâtiments publics.
Les 3 datacenters sont exclusivement réservés aux administrations publiques. Ils sont hyper sécurisés. Ce sont de véritables bunkers placés sous la protection de l’Armée. Ils sont gérés par du personnel sous statut militaire, avec très peu de sous-traitance.
Les 3 datacenters sont identiques. Les informations sont en permanence répliquées de l’un à l’autre. La France peut continuer à fonctionner s’il ne reste qu’un seul datacenter opérationnel.
S’il n’y en a plus du tout, c’est que des problèmes beaucoup plus graves sont survenus …
Les besoins en ce domaine sont nettement moindres que pour des organisations comme Amazon, Google ou Facebook. Amazon possède au moins 100 datacenters à travers le monde !
Facebook, c’est 3 milliards d’utilisateurs. La France, c’est 3 millions en interne et 20 millions ponctuellement.
Un réseau télécoms dédié relie les datacenters entre eux et les ensembles immobiliers, tels la Cité Nationale et les cités régionales. Les normes de sécurité et surveillance sont maximales.
Le PC virtuel ; le smartphone ; le terminal
PC virtuel
Le PC virtuel (ou bureau virtuel) est un ordinateur personnel simulé dans un datacenter, et auquel l’utilisateur peut accéder de n’importe où, depuis un vrai PC, un ordinateur portable, une tablette, ou un simple terminal.
Chaque fonctionnaire possède son PC virtuel. Il peut y accéder de n’importe où.
En théorie, l’accès est également possible depuis un smartphone. Mais l’intérêt est très discutable lorsqu’on parle de tâches bureautiques ou d’utilisation d’applications Métier à riche contenu (il faut un écran pas trop petit, et un vrai clavier).
Le PC virtuel tourne donc dans le datacenter. Entre celui-ci et le vrai PC de l’utilisateur, transitent :
Le système de PC virtuel retenu par l’Etat est très peu gourmand en bande passante. Même si la connexion n’est pas très bonne, il est toujours possible de travailler.
Le PC virtuel national comporte la suite bureautique OpenLibre Office (qui est maintenant le standard général), et toutes les applications que l’on trouverait sur un vrai PC. L’application principale que l’on y trouve est Marianne.
Les PC virtuels de tous les fonctionnaires sont ainsi regroupés en un seul endroit virtualisé, et peuvent donc bénéficier de tous les outils partagés (arborescence de fichiers commune, GED, serveurs de messagerie…).
Smartphone
Chaque fonctionnaire administratif (conseiller Marianne, gestionnaire, employé ministériel, informaticien…) dispose d’un téléphone portable (smartphone) fourni par l’Administration.
Ce téléphone permet d’accueillir 2 cartes SIM :
Si l’appareil tombe en panne, l’Administration le change immédiatement.
Marianne permet au fonctionnaire de bien définir ses plages de disponibilité. Marianne est interfacé avec le système centralisé de téléphonie numérique. Ce système, s’il sait que la personne est non disponible, ne passe pas l’appel (carte SIM Pro).
Sur ce sujet, des règles extrêmement strictes sont définies, en particulier auprès des managers. Par exemple, pas de mail aux heures non travaillées (sauf si c’est pour annoncer une bonne nouvelle !).
Les terminaux passifs
Le PC virtuel peut fonctionner sans souci sur un vieux PC très peu puissant.
Il existe aussi des terminaux pour PC virtuel. Ces terminaux (appelés aussi Clients Légers) ressemblent à un PC, en plus petit. Ils disposent de la connectique classique : ports USB, carte réseau RJ45, carte WiFi… Par contre, ils ont un système d’exploitation extrêmement allégé ; ils démarrent en 2 secondes.
Au bureau, les fonctionnaires n’ont plus de PC classique. Ils utilisent un terminal passif. Les terminaux passifs sont fixes ; ils peuvent être en libre-service.
Dès qu’un terminal passif est en panne ou dysfonctionne, il est immédiatement remplacé.
Le télétravail ; les tiers Lieux
Grâce au PC virtuel et au smartphone fourni, le télétravail est très facile en pratique.
Quand le fonctionnaire télétravaille depuis chez lui, il utilise son PC personnel pour accéder à son PC virtuel.
Quand il n’est pas à son bureau, mais dans des locaux publics, il utilise un terminal passif en libre-service.
Il peut aussi travailler depuis un tiers Lieu. Ces lieux sont ouverts aux entreprises de la région qui louent une quantité d’espace, qui est ensuite mise à disposition de leurs employés, à la demande.
L’intérêt est, pour le fonctionnaire, d’avoir près de chez lui un endroit agréable où il peut travailler dans une ambiance dynamique et conviviale, avec des salariés d’entreprises, des indépendants, pourquoi pas des artisans ou des artistes.
L’Etat loue donc de tels espaces pour ses fonctionnaires. Dans ce cas, des terminaux passifs sont disponibles.
Le fonctionnaire, lorsqu’il n’est ni chez lui, ni dans un espace public, ni dans un tiers Lieu, peut toujours se connecter à son PC virtuel par n’importe quels moyens.
Les fonctionnaires les plus itinérants sont dotés par l’administration d’un PC portable très simple. Comme pour les terminaux ou le smartphone, le PC portable est échangé au moindre souci.
Nous avons vu que le PC virtuel ne nécessite pas une grosse connexion. Une connexion en mode Partage de Co 4G fonctionne parfaitement. Le plus souvent même mieux qu’avec des bornes WiFi d’hôtel ou de bar.